Je suis tombé sur Noéline Chevreuil, experte en aménagement extérieur avec une plume aussi affûtée que sa vision des tendances. Qui traque l’évidence dans l’improbable et l’harmonie dans le chaos des terrasses. Qui maîtrise le domaine des matériaux d'extérieur, naviguant entre les classiques indémodables et les nouveautés audacieuses avec une aisance déconcertante. Je lui ai demandé de me rédiger un article complet sur le choix de matériau pour terrasse. Gros plan sur le matériau le plus sous-côté pour une terrasse. Gros plan sur le matériau à éviter à tout prix (et son alternative). Les 3 questions à se poser absolument avant de choisir son matériau. Un comparatif des 9 matériaux principaux (avantages, inconvénients et coûts). Une astuce pour réduire drastiquement le coût de votre future terrasse. Il se pourrait bien que ce texte change à jamais votre vision des terrasses. Et même qu'il vous fasse trouver la vôtre.
Le grand dilemme de la terrasse : choisir le matériau idéal pour sublimer votre extérieur
La terrasse : plus qu’un sol, une scène à ciel ouvert
Si la terrasse n’existait pas, il faudrait l’inventer rapidement. Choisir une terrasse, c’est comme s’offrir un atelier d’artiste à ciel ouvert – sans le cliché du béret tâché de peinture. Autrefois simple parking pour pots de géraniums, elle est devenue un espace social stratégique, prolongement des aspirations esthétiques et hédonistes. On y expose ses brunchs familiaux comme ses crises existentielles du dimanche soir.
« Peut-on sérieusement croire que la terrasse ne serait qu’un simple dallage utilitaire ? C’est là que commence la supercherie collective ! Un extérieur raté, c’est du potentiel gâché. »
Entre continuité visuelle avec la maison et laboratoire expérimental du mobilier audacieux, la terrasse mérite mieux que l’ennui pavillonnaire standardisé. À chaque projet sa personnalité : certains rêvent d’une oasis minérale façon villa italienne, d’autres d’une explosion végétale à deux pas du salon… La scène est dressée ; reste à choisir le matériau qui saura voler la vedette.
Traquer le matériau qui fera vibrer votre espace extérieur
Peut-on vraiment se fier uniquement aux critères rationnels pour choisir une terrasse ? On parle bien sûr de l’antidérapant du carrelage (qui a déjà tenté un moonwalk sous la pluie comprendra…), de la porosité ou du style. Mais le vrai choix se fait ailleurs. Le matériau idéal est celui qui fera battre votre cœur plus fort lorsque vous poserez – pieds nus ou talons aux reflets douteux – votre premier pas sur cette nouvelle scène.
Chaque terrasse révèle un trait secret de son propriétaire : le minimaliste désabusé choisira une dalle brute, l’hédoniste contrarié préférera l’exubérance des caillebotis exotiques…
Le bois : charme naturel aux multiples visages (et entretien)
Le bois naturel : l’éternel séducteur, mais gare aux caprices
Peut-on vraiment aimer la nature sans inviter un morceau de forêt sur sa terrasse ? Le bois naturel séduit par sa texture vivante et son grain unique – un vrai festival tactile pour les orteils exigeants. Vous cherchez du cachet instantané ? Le bois, même modeste, illumine l’espace sans effort. Mais il demande un entretien quasi monastique, sous peine de perdre son éclat. Le rituel du saturateur ou du dégriseur est incontournable (spéciale dédicace aux perfectionnistes). Sans oublier les agressions du soleil, des champignons et autres aléas. Pour une terrasse éternelle sans effort, oubliez le bois naturel, sous peine de déception au premier hiver humide.
"Le détail qui change tout ? Un propriétaire heureux d’une terrasse en bois est celui qui accepte la patine du temps comme une œuvre en cours – pas comme un défaut."
Bois résineux, bois durs européens ou bois exotiques : distinctions essentielles
Si vous pensiez que "bois" rimait avec choix simple… voici un rappel utile pour ajuster vos attentes et votre budget :
| Type de bois | Résistance | Coût* | Entretien |
|---|---|---|---|
| Résineux (Pin traité) | Faible à moyenne | € | Entretien intensif (traitements réguliers) |
| Durs européens | Bonne | €€ - €€€ | Entretien moyen (traitement conseillé) |
| Exotiques (Ipé...) | Excellente | €€€ - €€€€ | Entretien léger mais coût élevé |
*Coût indicatif au m²
Le pin traité tient quelques années avant de demander beaucoup d’entretien ; le châtaignier ou robinier est robuste mais sensible à la négligence ; l’Ipé ou le Cumaru offrent durabilité et prix élevés, mais leur impact écologique peut poser question.
Le bois composite : un substitut pratique (mais pas parfait)
Le composite est au bois ce que l’imprimante laser est à Matisse : un mélange de sciure et plastique recyclé ou non (PVC, polypropylène…) qui imite l’aspect noble sans les contraintes. Facile à vivre, il résiste aux UV et aux apéros prolongés. Cependant, certains composites chauffent au soleil, rendant le sol inconfortable, et leur aspect bois déçoit souvent les puristes. J’ai vu plus d’un déçu par une teinte passée, semblable à un t-shirt oublié sur une plage.
Les caillebotis : une touche d’originalité pour les aventuriers
Envie de sortir de la routine ? Les caillebotis sont parfaits.
- Pose facile : clipsables ou sur plots, ils transforment une dalle terne en espace modulable.
- Drainage efficace : fini les flaques après la pluie, vos pieds vous remercieront.
- Effet décoratif : créez des chemins graphiques, zones lounge ou patchworks éphémères.
- Idéal pour petites surfaces : balcons et recoins retrouvent du charme.
Anecdote : un voisin a refusé toute rénovation pendant dix ans, jusqu’à recevoir un set de caillebotis pour son anniversaire. Métamorphose immédiate ! Même les plus réticents peuvent céder à cette solution ludique.
La pierre et le béton : robustesse et esthétique au rendez-vous
La pierre naturelle : élégance intemporelle à prix élevé
La pierre naturelle dégage une solennité qui ferait pâlir d’envie n’importe quel marbre de Carrare. Marbre, ardoise, travertin… chaque dalle affirme son unicité face à la standardisation. Que vous choisissiez la noblesse brute du granit ou le raffinement du calcaire, la patine authentique ne trompe pas.
Cependant, son coût, entre 25 et plus de 200 € le m² selon la pierre et son origine, est conséquent. La porosité peut poser problème (adieu les taches de rosé si vous draguez sur la terrasse) et la pose professionnelle est indispensable pour éviter fissures. Certains matériaux, comme le marbre ou certains calcaires tendres, demandent un entretien délicat, sous peine de voir votre terrasse se transformer en site archéologique.
« L’authenticité ne se fabrique pas – elle s’assume. Une terrasse en pierre naturelle, c’est accepter que chaque fissure raconte votre histoire, pas celle d’un catalogue. »
La pierre reconstituée : imitation réussie et économique
La pierre reconstituée, malgré un nom peu glamour, imite la nature tout en étant plus abordable et légère. Composée de minéraux broyés, liants et pigments naturels, elle offre des rendus bluffants pour qui sait apprécier sans snobisme. Résistante au gel, disponible en plusieurs teintes et formats, elle excelle dans l’art du trompe-l’œil, à condition d’éviter les premiers prix fades.
Son rapport qualité-prix est excellent, idéal pour un extérieur chic sans se ruiner. Entretien facile et poids réduit facilitent la pose (et le travail des artisans).
Le béton : caméléon ultra-résistant et parfois brut
Le béton est incontournable pour sa robustesse. Matériau favori des architectes modernes et parfois critiqué par les nostalgiques du rustique, il offre solidité face aux intempéries, faible entretien (un simple balai suffit) et prix modéré comparé à certaines pierres naturelles, sauf si vous optez pour des finitions artistiques.
Cependant, laissé brut, il peut paraître austère. Certains apprécient cette sobriété rugueuse, d’autres y voient un aspect froid et industriel. Attention aux microfissures si la pose est mal réalisée.
Béton coloré, imprimé, matricé : le béton se fait artiste
Le béton décoratif a révolutionné l’image du béton gris classique grâce à ses finitions créatives :
- Béton coloré : pigments intégrés pour toutes les nuances imaginables,
- Béton imprimé : motifs pavés anciens, bois exotique ou pierre naturelle,
- Béton matricé : effets texturés dignes d’une galerie d’art,
- Polyvalence : personnalisation de forme et couleur selon vos envies,
- Résistance : supporte mobilier massif et activités intenses,
- Coût : luxe visuel accessible.
Ce caméléon technique et esthétique mérite toute votre attention.
Le carrelage et alternatives : diversité et style sur votre terrasse
Le carrelage extérieur : polyvalence stylistique au rendez-vous
Le carrelage extérieur est incontournable pour sa polyvalence. Grès cérame XXL effet béton ciré, mosaïque Miami Vice ou imitation bois scandinave, il offre une multitude de styles. Pour une terrasse conceptuelle ou un trompe-l’œil, choisissez des carreaux antidérapants et résistants au gel.
Ses avantages : entretien minimal (un coup d’eau savonneuse suffit), résistance aux UV et aux taches, formats variés. Ses inconvénients : fragilité aux chocs et pose exigeante nécessitant un professionnel. Certains clients sont séduits puis déçus par une surface glissante sous la pluie.
Les pavés : un classique indémodable
Le pavé est un classique intemporel. Parfois jugé démodé, il retrouve une seconde jeunesse en structurant l’espace avec élégance. Les pavés béton sont très résistants, tandis que les pavés en pierre naturelle rappellent les jardins d’antan, parfaits pour une allée à la Monet.
Leur force réside dans leur résistance face aux aléas : passages fréquents, gel, véhicules. Leur pose variée (chevrons, rosace, opus incertum) apporte du relief sans tomber dans le cliché régional.
- Checklist avant de choisir le pavé
- Type : béton industriel ou pierre naturelle ?
- Pose : lit de sable ou mortier ?
- Jointoiement : large (rustique) ou serré (minimaliste) ?
- Bord stabilisé pour éviter l’envahissement végétal
- Compatibilité avec l’usage (voiture ou salon extérieur)
Anecdote authentique : j’ai vu une terrasse pavée de plus de 50 ans dont les joints n’avaient été désherbés que deux fois en vingt ans. La solidité n’est pas qu’un argument marketing.
Le gazon synthétique : solution pratique pour certains
Poser du gazon synthétique sur une terrasse, c’est un peu comme collectionner des plantes en plastique – mais ce jugement peut être hâtif. Pour ceux qui fuient l’arrosage ou la tonte, c’est une solution idéale.
Facile à poser même sur dalle béton, il offre un vert uniforme toute l’année, idéal pour ceux qui veulent un jardin anglais sans contraintes météo ni taupes. Il reste présentable après chaque apéro ou été caniculaire. Cependant :
- Il chauffe vite sous forte chaleur (attention aux pieds nus).
- Son toucher reste artificiel malgré les progrès.
- Il ne remplace pas totalement l’effet nature, surtout si vous aimez entendre les criquets.
Mon avis personnel : partagé entre moquerie indulgente et pragmatisme. Pour certains urbains allergiques au pollen ou dégoûtés du jardinage, ce tapis vert est salvateur – à condition de ne pas s’illusionner sur son pouvoir évocateur.
"Le détail qui change tout ? Le gazon synthétique crée un coin pique-nique permanent, mais ne comptez pas voir pousser des marguerites sauvages autour !"
Entretien, budget et durabilité : les critères essentiels
L’entretien : un passage obligé selon le matériau
Imaginer une terrasse auto-nettoyante relève de la magie plutôt que du BTP. Certains pensent qu’une pluie suffit ou qu’un jet d’eau efface tout. La réalité : chaque matériau demande un entretien, qui peut devenir un moment méditatif ou une occasion de râler avec élégance.
- Bois naturel : nettoyage doux chaque saison, ponçage et huilage réguliers. Saturateur ou dégriseur annuel recommandé.
- Bois composite : balayage ou soufflage hebdomadaire, lavage au savon doux 2-3 fois par an.
- Pierre naturelle : balayage régulier, eau claire, pas de produits acides. Démoussage ponctuel selon exposition.
- Carrelage/grès cérame : entretien minimal, nettoyage à l’eau savonneuse. Attention aux joints qui noircissent.
"Le détail qui change tout ? Entretenir sa terrasse est un moment d’intimité avec le temps qui passe. Laissez vos voisins courir après la perfection, savourez la poésie du vécu !"
Budget : concilier rêve et réalité
Avoir du style sans dépasser son budget est un défi. Même les plus insouciants comptent les centimes au mètre carré. Voici un tableau pour ajuster vos attentes et préparer des compromis :
| Matériau | Achat €/m² | Pose €/m² | Total estimé €/m² |
|---|---|---|---|
| Bois résineux | 15 – 40 | 30 – 60 | 45 – 100 |
| Bois exotique | 50 – 130 | 40 – 80 | 90 – 210 |
| Bois composite | 35 – 90 | 35 – 60 | 70 – 150 |
| Pierre naturelle | 50 – 200 | 50 – 100 | 100 – 300 |
| Pierre reconstituée | 25 – 55 | 30 – 60 | 55 – 115 |
| Béton brut/coloré* | 25 – 80 | 30 – 60 | 55 – 140 |
| Carrelage ext. | 20 – 75 | 30 – 60 | 50 – 135 |
| Pavés béton/pierre | 18 – 80 | 35 – 80 | 53 – 160 |
| Gazon synthétique* | 15 – 40 | 10 – 30 | 25 – 70 |
*La pose DIY n’est pas recommandée sauf si vous aimez les surprises. Les fourchettes varient selon artisans et régions.
Durabilité et impact écologique : au-delà de l’esthétique
Choisir un matériau sans considération écologique en pleine crise climatique est difficilement justifiable. Voici quelques pistes :
- Bois local certifié FSC/PEFC : renouvelable, souvent traité naturellement.
- Composite recyclé : bon choix si issu d’une filière verte (encore rare).
- Pierre locale/pavés anciens réemployés : faible impact carbone.
- Béton traditionnel/pierre importée : durables mais énergivores à produire.
- Gazon synthétique : durable mais plastique, recyclable seulement en théorie.
Les usages festifs ou pyromanes (parasol chauffant, brasero) réduisent la durée de vie de tous les matériaux. La convivialité a parfois un coût.
Quel matériau selon l’exposition et l’usage ?
Toutes les terrasses ne se valent pas. Voici un résumé pour choisir :
- Plein soleil : bois exotiques, composites résistants aux UV ; évitez pierre sombre et gazon synthétique qui chauffe.
- Ombre/humidité : pierre naturelle non poreuse, carrelage antidérapant, bois traité ; évitez grès blanc glissant.
- Usage intensif : béton matricé, pavés solides, composite robuste ; évitez bois tendre.
- Budget limité : pavés béton ou carrelage simple, pose soignée nécessaire.
- Zéro entretien : carrelage extérieur et bois composite haut de gamme.
"Le détail qui change tout ? Un bon choix est celui que vous aimez après plusieurs étés caniculaires et hivernages boueux. Testez votre revêtement pieds nus à midi et sous la pluie… peu le font, mais cela évite bien des regrets !"
L’art de choisir sa terrasse : un acte de création personnelle
Un guide, même signé Chevreuil, ne peut dicter la réponse unique au choix du matériau parfait. Choisir sa terrasse est un acte d’audace intime, une signature personnelle dans un univers de propositions. Conseils et tableaux sont utiles, mais rien ne remplace la joie de mélanger bois et béton ou de préférer l’irrégularité du pavé à la froideur du carrelage.
Votre terrasse n’a pas vocation à copier celles des magazines – sauf si vous aimez une mise en scène glacée. Elle est un laboratoire où s’exprime votre pluralité esthétique : une touche pop ici, un coin ombragé propice aux rêveries là. Aucun expert ne connaît mieux que vous ce qui fait vibrer votre espace.
Mon conseil improbable : fiez-vous à votre insatisfaction joyeuse. Si, en posant le pied sur votre terrasse, vous ressentez hésitation ou jubilation coupable, le choix n’est pas encore mûr… ou il l’est pour aujourd’hui seulement.
"Le détail qui change tout ? La terrasse idéale n’existe pas ; il y a seulement des rencontres réussies entre tempérament et matière. L’harmonie naît quand on ose l’improbable – même ce mélange baroque que tout le monde déconseille."
Opinion personnelle assumée
Professionnelle et sceptique face aux certitudes décoratives, je crois qu’une terrasse réussie est celle où l’on se surprend chaque saison. Oubliez les dogmes : amusez-vous avec vos paradoxes stylistiques et laissez le temps polir vos choix comme il polit les pierres. L’élégance naît d’un désordre maîtrisé et d’un regard sincère.